J'ai davantage apprécié ce roman de Françoise Bourdin que le précédent, "Gran Paradiso" qui était également ma première rencontre avec l'autrice.
Ma mère appréciait beaucoup son œuvre et je me suis promis de lire sa collection après son décès précoce, une forme d'hommage pour faire perdurer ce qu'elle aimait au-delà de sa mort. J'essaie aussi d'imaginer ce qu'ont dû être ses ressentis lors de sa propre lecture.
"Face à la mer" se déroule au Havre, ville que je ne connais pas du tout et dont je me faisais jusque là une idée plutôt tristounette. Françoise Bourdin - premier bon point - m'a fait apprécier cette ville par ses descriptions attachantes et m'a réellement donné envie de m'y rendre.
Deuxième bon point, l'action se déroule pour une grande partie dans une librairie fondée par le personnage principal, Mathieu. Il y aura toujours au fond de mon cœur l'envie de devenir moi-même libraire, rêve que je ne me risquerai pas à réaliser dans le contexte économique actuel. Ce fut donc bien agréable de m'y projeter par cette fiction.
Troisième bon point, Mathieu souffre d'une dépression. Pour avoir moi-même accompagné cette année un proche dans cette terrifiante épreuve, je dois admettre que j'ai salué la justesse du propos de l'autrice. J'ai retrouvé très exactement les attitudes, les symptômes et les dégâts émotionnels et psychologiques de la dépression, cela a rendu le récit très crédible à mes yeux.
Dans "Face à la mer", les personnages sont moins caricaturaux que dans "Gran Paradiso", ce qui m'a redonné un peu confiante au spectacle du linéaire des cinquante romans de Françoise Bourdin qui m'attendent patiemment...