Emma a toujours été fascinée par l’armée, le prestige de l’uniforme, les chants patriotiques qui l’ont fait vibrer jusqu’au fin fond d’elle-même. Un jour, elle décide d’arrêter son travail, son ennui quotidien et de s’engager. On la reçoit, mais après un test d’aptitude impeccable le militaire lui avoue qu’elle a un profil idéal, mais qu’elle paraît « trop fragile ». Qu’à cela ne tienne, la voilà à faire plusieurs semaines de préparation, puis l’entraînement véritable. Les journées de 17h voir plus, les courses dans la boue, les chaussures qui ensanglantent les pieds, les relations avec les autres, les jours de perm’ auprès de son nouveau compagnon, les phases de désespoir suivies de confiance absolue, elle détaille tout son parcours.
Ce premier roman nous fait entrer en plein au cœur de l’armée, avec les détails des entraînements, des mentalités, de la vie au quotidien. Mais le point de vue est ceui d’une jeune femme qui au fur et à mesure doute de plus en plus, se demandant si finalement c’est bien là sa place. En effet, elle a horreur des armes, de tirer et plus elle côtoie la mort (même de loin), plus elle a envie de vivre.
Cette dualité, ainsi que le rythme soutenu du roman nous donne envie d’en savoir toujours plus, de nous imaginer nous-même à sa place. On est donc très proche de la narratrice, on se remet vraiment en question (en général, il y a toujours une part de nous qui frime en disant que peu importe le mal aux pieds, les réveils en plein milieu de la nuit, on pourrait gérer ; mais c’est facile à dire en lisant depuis son canapé) et ce récit montre l’armée non pas sous un jour négatif, mais réaliste, loin des idéalisations des films hollywoodiens !
Une belle découverte, donc, un bon premier roman, très particulier, mais qui peut plaire à un large public.