Fin de mission(s), OK, mais quid de la fin de la guerre ? Ce recueil de nouvelles traitant du conflit en Irak laisse supposer que l'homme n'en a pas terminé avec la guerre. Et du point de vue nord-américain, ayant dans sa manche la plus puissante armée au monde, et la plus organisée à en croire les vétérans, elle semble devoir durer toujours.
Phil Klay a servi pendant ce conflit et il livre dans ce recueil de nouvelles - davantage un recueil de témoignages de mon point de vue même s'ils sont traités par la fiction - une approche très humaine de la réalité du terrain. L'auteur ne place pas ses récits dans un contexte économicopolitique mais bien humain, avec, entre les lignes, une réelle sensibilité.
Phil Klay donne la parole à différents profils de marines : infanterie, supports logistiques et administratifs, aumônier, vétérans, officiers... Il faut avoir le cœur bien accroché devant le spectacle des horreurs de la guerre. Le style est brut mais avec un angle narratif qui sonne juste et qui laisse au lecteur toute liberté d'opinion et d'interprétation.
Les nouvelles qui m'ont le plus marquée sont "Fin de mission", "Opération d'influence" et "Histoires de guerre". A travers ce recueil, on en apprend bien davantage sur la guerre en Irak que ce qu'en laissait transparaître un JT à l'époque. On sort aussi édifié sur le rapport à la guerre des Américains. Conflits mondiaux du XXème siècles, guerres de Corée, du Vietnam, d'Afghanistan, d'Irak... la psychologie américaine se comprend aussi (surtout ?) à travers les prismes du patriotisme et du guerrier.