Il est toujours intéressant de voir des spécialistes d'une discipline s'écarter de celle-ci afin d'apporter leur expertise sur un sujet nouveau.
C'est en l’occurrence, Michel Winock, Historien, qui s'attaque à Flaubert, écrivain.
Étrange paradoxe d'ailleurs, d'installer l'écrivain dans une perspective historique, surtout lui, Flaubert qui n'eut cesse de vomir son siècle, de le conspuer, de le compisser, de le conchier, j'arrête là les termes scato-subtils promis, voilà Flaubert inscrit dans son époque, issu de celle-ci, et même la prolonger.
Et c'est sous la plume alerte et pédagogique de l'auteur que nous découvrons Gustave Flaubert, tel qu'en lui-même l'éternité le rêve : viking, excessif, mélancolique, charnel et asexué, vulgaire et subtil. On pourra peut-être reprocher à Winock son développement peut-être excessif sur les frasques sexuelles du jeune Gustave, ainsi que sa concentration sur les "amours" de Flaubert, ces moments de vie privée n'éclairant guère ni la vie ni l’œuvre, méritaient-elles tant de recherche ?
Un moment de lecture fort plaisant tout du moins.