Aaaah, Bridget ! Je ne peux pas exactement m'empêcher d'être hystérique quand on en vient à parler de Bridget Jones. Bridget, pour moi, c'est d'abord un livre de poche défoncé qui traînait dans la chambre de ma mère, qui m'avait répondu, avec son tact habituel (mais je l'aime ma maman, hein !) : "c'est complètement con" à ma question "c'est quoi ce livre ?". Je devais avoir entre 10 et 12 ans, ai fait une moue dubitative et laissé tomber. Et puis j'ai vu le film, qui n'est pas devenu culte tout de suite pour moi, car je n'étais surement pas encore hormonalement perturbée à l'époque. C'est venu un ou deux visionnage(s) plus tard, avec l'adolescence et l'acné. J'ai découvert encore bien plus tard que c'était une réécriture non-conventionnelle de Orgueil et Préjugés, de cette chère Jane Austen, qui avait elle aussi fait son chemin dans mon parcours culturel. Et encore bien plus tard, une de mes collègues et amie m'a offert les deux premiers romans, parce que c'était soi-disant un scandale d'être aussi fan du film sans avoir lu les bouquins à l'origine de mon culte assumé pour : la comédie romantique/Colin Firth/Hugh Grant/les anglais, pas forcément dans cet ordre. Et c'est comme ça que j'en suis arrivée à lire le tome trois tant attendu, mais consommé sur le retard, des aventures de Bridget Jones.
Je me suis rarement autant amusée que quand j'ai lu les deux premiers tomes, et j'avais un peu peur du troisième. Attention, je spoile, mais la mort de sacro-saint Mark Darcy, j'étais pas sure de m'en remettre. Et puis Twitter tout ça, ça me branchait moyen. Et finalement, c'était très chouette, comme les deux autres. Je me sens toujours proche de Bridget. Pour le coup, là, y a de la différence d'âge, mais je ne sais pas, on a des traits de caractère communs sans doute, comme la débilité profonde, le célibat, le désespoir causé par le célibat, le don de se ridiculiser en public, l'écriture, et notre amour profond pour Mark Darcy. Bon, j'exagère, mais à plusieurs moments, je n'ai pas pu m'empêcher de m'exclamer (oui, je m'exclame à voix haute parfois quand je lis seule dans mon appartement) "p*tain on dirait moi !". Et sinon je souffre d'un léger trouble du narcissisme. Bref.
J'ai ri, vraiment beaucoup. Peut-être pas autant que lors de l'interview de Colin Firth, mais c'était exquis. Et j'ai pleuré un peu, parce qu'on ne lui facilite pas les choses à cette pauvre Bridget, et qu'elle est triste parfois. Elle est juste tellement humaine, tellement loin de l'héroïne parfaite ! Il y a un tas d'héroïnes parfaites que j'adore (celles de Jane Austen par exemple, pour faire simple). Mais faut pas déconner, on a tous mangé du fromage râpé directement dans le sachet, en sachant qu'on va le regretter en montant sur la balance le lendemain. Mais je suis contente, parce que ça finit bien. Et aussi parce qu'on revoit Daniel, qui est fils de pute mais un personnage génial dans son genre.
Alors sinon, en tant que fan du film avant d'être fan du livre, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au casting. Oui, je sais que le pseudo-projet de troisième film n'aura rien à voir avec le roman, parce que ça s'appellera Bridget Jone's Baby et qu'il est dans mes envie depuis des lustres. Mais quand même, au cas où. Je n'ai pas pensé à tous les personnages, mais à un particulièrement. Je vois vois déjà en train de vous imaginer que je pense au casting de Roxster, le trentenaire canon, comme la nymphette que je suis. Eh ben non. Quoique. Non. J'ai pensé à celui de Mr. Wallaker. Même avant de savoir la fin, une image s'est très nettement fixée dans mon esprit. Parce qu'il faudra bien pallier à l'absence douloureuse de Colin "wet-shirt" Firth. J'ai pensé à Daniel Craig. Ouais, pas moins que James Bond, le quinquagénaire athlétique et super sexy. Bref, je me fais des films. Comme Bridget. Quand je vous dis que je lui ressemble...
Et pour le mot de la fin, parce qu'il y a des références subtiles (ou pas en fait) tout le long du roman, je tiens à dire, en connaissance de cause, que Cinquante Nuances de Grey, à côté, c'est vraiment de la crotte. La vie sexuelle de Bridget est bien plus rigolote !