Attention vous rentrez dans un dédale mathématique et existentiel. Comment minimiser les distances entre ce que nous sommes vraiment, ce que nous croyons être et ce que nous rêvons d'être et faire de notre vie un courant vivifiant qui ne s'abîme pas dans l'angoisse?
Laurent Derobert nous propose de formaliser cela en posant comme brique de base le dédale comme somme pondérée des distances entre soi vécu, soi véritable et soi rêvé et monde vécu, monde véritable et monde rêvé. Une formule du bonheur serait-elle de minimiser la valeur de ce dédale?
Les formules mathématiques sont moins ardues qu'elles n'y paraissent mais il faut cependant beaucoup d'attention pour profiter du voyage que nous propose Laurent Derobert. Pour ma part j'aurais aimé qu'il se risque à donner des valeurs d'exemple pour que le lecteur lambda puisse se raccrocher à du concret. Mais comment mesurer la distance de soi à soi? En centimètres? En mètres? En kilomètres? En années-lumières? En galaxies? Mais force est de reconnaître qu'il a le mérite de formaliser des choses qu'on a le tort de penser informulables. Un exercice qui n'est pas sans rappeler celui de la psychanalyse en plus formel. Mais ce serait encore réduire la pensée de l'auteur qui entraîne les mathématiques vers des hauteurs poétiques où notre Icare ne se brûle pas les ailes. Et on serait même tenter de lui susurrer à l'oreille : "plus haut, Laurent, encore plus haut..."