J'avais peu goûté la cuvée Nothomb 2016, je ne me suis donc pas précipité sur le traditionnel Nothomb de la rentrée... mais j'ai fini par y céder, et grand bien m'en a pris car je l'ai beaucoup aimé.
Cette année, Amélie nous raconte des histoires de femmes.
- L'histoire de la belle Marie, séductrice et insouciante qui aime à susciter l'envie, à provoquer admiration. Hélas, enceinte à 19 ans et promptement mariée, elle se rends rapidement compte que c'est, déjà, la fin de sa jeunesse.
Je suis enceinte, j'ai dix-neuf ans et ma jeunesse est déjà finie.
- C'est alors l'histoire de sa fille, Diane, plus belle encore. Marie est, et restera, maladivement jalouse de fille qui lui vole la vedette, après lui avoir volé sa jeunesse. Heureusement (ou pas ?) pour elle, Diane, en plus d'être belle est intelligente et précoce, elle est rapidement consciente de la situation et se réfugie, littéralement, chez ses grands-parents. Grandissant, elle continuera à parfaire sa carapace, ne s'appuyant que sur une amie d'enfance, Elizabeth Deux, puis, étudiante, se rapprochant d'Olivia, sa maître de conférence et figure maternelle de substitution.
Tout au long du roman, la trame, ce sont les histoires de Marie, de Diane, mais aussi d’Elizabeth, d'Olivia évidemment, de Célia, la petite sœur de Diane avec laquelle Marie adopte une attitude maternelle diamétralement opposée, et qu'elle sur couve et étouffe et enfin de Mariel, la fille d'Olivia que cette dernière maltraite, lui déniant attention et considération.
Bref, le roman parle de cœur(s) et le résumé du livre, c'est le vers de Musset qui lui donne son titre :
Ah! frappe-toi le cœur, c'est là qu'est le génie. C'est là qu'est la
pitié, la souffrance et l'amour ( ... )
L'écriture est toujours aussi fluide, chacun de ses personnages est complexe, digne d'intérêt, et rappelle la cruelle réalité des sentiments. Une fable moderne, forte et émouvante.