En 1967, la date de "sortie" du beaujolais nouveau fut fixée au 15 novembre, chaque année, puis finalement au troisième jeudi de ce même mois. Le rapport avec Amélie Nothomb ? Il est évident, le vin primeur et l'opus(cule) rituel de la romancière sont des marqueurs obligés et intangibles du deuxième semestre de l'année, l'un paraissant 3 mois, quasiment jour pour jour avant l'autre. Ne parle-t-on point de cru quand il s'agit d'évoquer chaque production de la native d'Etterbeek ? Pour cette vendange 2017, l'on constate tout d'abord qu'il n'est pas besoin pour son éditeur de donner des détails sur l'intrigue, une simple explication de son titre, Frappe-toi le coeur, soit une citation de Musset, suffit. Amélie Nothomb est une marque soit, mais aussi une auteure dans le sens où elle a son propre univers lequel, cela ne se dément pas, touche visiblement beaucoup de lecteurs, bien que l'on puisse raisonnablement s'interroger sur la qualité littéraire de ses livres. Mais c'est un débat sans fin entre thuriféraires et contempteurs et qui ne sert strictement à rien si ce n'est à encore parler d'Amélie et à noircir des pages et des pages. Que dire de Frappe-toi le coeur ? Qu'il démarre on ne peut mieux, qu'il s'enlise un peu ensuite, que son dénouement est bâclé, que ses thèmes tournent autour du sentiment maternel, de l'envie, de la jalousie, de l'amitié. Que son acidité est toute relative car comme pour le beaujolais nouveau, certaines notes fruitées sont nécessaires pour rendre le goût agréable aux papilles. Le plaisir instantané est au rendez-vous, moins que pour certains millésimes "nothombiens", mais davantage que pour d'autres (dit celui qui n'a pas grand chose à déclarer) et puis voilà. Sinon, on attend, sans trop d'impatience, le beaujolais nouveau pour le 16 novembre.