Les funérailles célestes, ce sont celles qu'a connues le mari de Wen, partie à sa recherche au Tibet, et qui finalement y restera 30 ans, à vivre une sorte de parenthèse, pas toujours enchantée, mais très loin de ses habitudes de chinoise.
Cette histoire, présentée comme l'auteur/narratrice comme une histoire vraie, est à la fois belle et insaisissable. Belle car c'est la rencontre de deux peuples, d'abord sous l'angle de la guerre, ensuite sous l'angle du choc des modes de vie. Cette femme amoureuse, partie chercher son mari, a la beauté des grands personnages de roman, et son histoire a un indéniable souffle romanesque.
Mais cette histoire reste insaisissable : d'une part, on ne sait pas si la véracité de l'histoire est réelle ou si c'est une posture littéraire (bon, après tout peu importe, même si c'est un procédé romanesque ce ne serait pas la première fois !), d'autre part, c'est plus embêtant, la petite postface (qui n'est pas de Xinran, l'auteur), souligne à quel point le roman est plein de préjugés à l'encontre des Tibétains, plein d'erreurs de jugement, de bons sentiments erronés, etc... D'ailleurs, je ne vois pas bien l'intérêt de cette postface dévastatrice ! A la limite, on se dit que c'est un roman et point final. Tant pis pour la pseudo valeur documentaire du texte...
Cette ambivalence m'a donc un peu gênée, je ne sais pas trop sur quel pied danser au final, et garde de ce roman l'image d'un bon moment de lecture, très dépaysant et zen (évidemment), et presque poétique.