Geek-Art : un label business

Sensible aux accoutrements de Princesse Leia ? Collectionneur de vignettes auto-collantes d’album Panini de Spectreman ? Crackeur d’apk pour gaming sous Androïd ? Ne cherchez plus, en gros, vous êtes geek !!! Ma grand-mère lit le Hobbit, elle est geek, ma meuf joue à Candy Crush, elle est geek, ma fille soude des circuits-imprimés dans la bulle de ses air max pour faire péter des diodes sur ses semelles, elle est geek, j’enfile le calebute d’Homer Simpson, je suis geek ! Ouais, ça ratisse large et c’est bien ce qui me rend dubitatif quand à l’identité singulière d’un art geek, dont la manifestation se caractériserait par des représentations de Dark Vador et de Mario Bross. Tout le monde connaît Basquiat ou Erro qui, à leur époque, s’inspiraient déjà de l’univers graphique des comics pour concevoir leur travail. Alors pour moi, derrière cette appellation débile (je vous laisse le soin d’appréhender le profil social du geek de base sur wilkipédia), se greffe un gros business. Ce livre en fait partie. Que revendique donc le titre du bouquin ? Bah qu’il s’agit finalement d’un ouvrage répertoriant des graphistes et photographes de la même génération, dont le point commun est d’être téléphage. Mais, mais, mais… mon constat septique sur l’art geek, qui relèverait plutôt d’un effet de mode hype récupéré par le marketing, n’efface pas le talent de ces artistes. Et le bouquin en témoigne merveilleusement. C’est un bonheur de pouvoir apprécier leurs œuvres sur papier car la plupart d’entre elles ne sont visibles que sur la toile. Déjà beaucoup d’auteurs présents, cependant j’aurais souhaité voir Cédric Delsaux ou encore Rowan Stocks-Moore, pour ne citer qu’eux.