Voyage au fond de l'enfer
Je suis venu aux romans noirs de Willocks après avoir lu ses deux grands romans historiques que sont "La Religion" et "Les douze enfants de Paris" (tous deux secouants).
"Green River" est, sauf erreur, son premier roman. Il se passe au fond d'un pénitencier où éclate une révolte, et où se trouvent retenus un ex-médecin, condamné pour un crime qu'il n'a pas commis, et une psychologue qui est en visite pour les besoins de la rédaction d'une thèse. Ils sont amoureux l'un de l'autre.
Ce que j'aime chez Willocks, c'est son goût énorme, rabelaisien, pour les situations extrêmes et les personnages excessifs. Ce qu'il y a de passionnant avec lui, c'est que le style suit: il est lui-même sans concession. On est dans le sang et la merde, comme dans ses romans historiques, et quand deux personnages s'aiment, ils ne le font pas en se récitant des poèmes, mais en se bouffant l'un l'autre, détails à l'appui.
Il s'ensuit qu'il se dégage de là une sensation de puissance et de réalisme assez envoûtante. Ceci dit, et en guise de bémol, je dirai que je suis heureux qu'il soit passé aux romans historiques, parce que son extraordinaire talent trouve encore mieux à s'y exprimer. Quel ogre, ce gars.