C'est une histoire qui s'étend sur quelques mois, celle de l'entrelacement du deuil et de l'enfance, de l'amour du temps qui passe et de sa lourdeur indomptable. Un regard précis, littéraire - l'auteure est professeure associée à Cambridge en histoire et littérature - mais surtout passionné, même abandonné, dans l'idée de la contemplation de la nature et de toutes ses férocités. Mabel, une autour majestueuse, feral mais joueuse, lui échangera sa tristesse contre ses parties de chasse. C'est l'aventure d'un affaitage, toujours gracieux et élusif. Un beau roman, dont on ne doute pas une seconde qu'il s'agit là d'un exutoire presque pris tel quel de son journal, qui panse les plaies de l'absence, tout en y mêlant l'intimité d'autres auteurs d'ouvrage de fauconnerie. Magnifiques passages d'une poésie cruelle et fruitée sur l'état sauvage. C'est bête, mais ça a le mérite d'éveiller au monde des rapaces, des forêts d'Angleterre. Un livre d'automne.