Tokyo, Asako tient un magasin de kimonos anciens. Des trucs affreusement chers et affreusement fragiles réservés à une clientèle haut de gamme. Asako est mariée à Seiji, et leur ménage est installé dans un quotidien planplan sans relief. Mais le jour où le couple va croiser Chisa et Masataka, les lignes vont bouger : persuadé que sa femme le trompe avec Masataka, Seiji va en faire de même avec Chisa. Commence alors un jeu de dupes et de mensonges où chacun va découvrir des plaisirs charnels jusqu’alors inconnus avec son nouveau partenaire.
Une variation autour de l’adultère qui aurait pu être brûlante mais qui s’avère au final bien trop sage. L’insatisfaction pousse chacun dans les bras d’un autre, rien de nouveau sous le soleil. La relation entre Seiji et Chisa, basée sur un équilibre entre domination et humiliation, offre quelques scènes qui auraient méritées d’être bien plus pimentées. Quant aux ébats d’Asako et Masataka, on reste dans du très classique. J’ai l’impression que l’auteure n’est pas parvenue à se lâcher totalement, qu’elle a écrit les scènes coquines avec le frein à main, et c’est bien dommage. Pour le reste, j’ai appris plein de choses sur les kimonos mais là encore, la déception domine : tenue sexy et suggestive s’il en est (enfin selon moi), ce vêtement affriolant à la douceur de la soie n’apparaît jamais « au cœur de l’action », comme s’il était trop sacré pour être souillé par des parties de jambes en l’air.
Cerise sur le gâteau, non seulement le ton devient moralisateur sur la fin (l’adultère, c’est mal !) mais j’ai en plus eu le sentiment que le roman n’était pas terminé, qu’il manquait des pages et qu’on me laissait en plan sans clore l’histoire de manière nette et précise.
Bref, une mauvaise pioche. Bien la peine de m’allécher avec un sous-titre aussi prometteur (La chambre des kimonos), je déteste quand il y a tromperie sur la marchandise !