« Haute Ecole » est le premier roman de Sylvie Denis, paru aux éditions l’Atalante. Ce roman a reçu le prix Julia Verlanger au festival de SF les Utopiales 2004.
J’ai bien aimé ce livre. J’ai lu les 450 pages en 2 jours. Le style est simple, vivant et dynamique. L’auteur a évité les longues (et franchement agaçantes) descriptions des multiples intrigues qui parsèment habituellement les romans de fantasy contemporains, pour se concentrer sur l’action.
On suit l’intrigue à travers les yeux des différents personnages principaux (enfin on le sait parce que c’est précisé au début de chaque chapitre) ce qui permet au lecteur d’être vraiment pris dans le rythme du roman.
J’en viens maintenant à ce qui distingue ce roman des autres livres de fantasy : Les magiciens ne sont pas les êtres tout puissants de ce monde, mais au mieux des outils.
Dans le Royaume extérieur, les enfants possédant le don sont systématiquement enlevés à leur parents, pour être « éduqués » dans la Haute Ecole. En fait, ils apprennent à maîtriser un pouvoir et ils sont quasiment lobotomisés avant d’être affectés comme lampadaire pour ceux qui maîtrisent la lumière, comme moteur de bateau pour ceux qui maîtrisent l’eau, etc, etc, …
Evidemment, il existe des magiciens libres qui luttent contre ce système (ben oui, sinon il n’y aurait pas d’histoire ).
Il y a aussi un royaume intérieur qui est en guerre avec le royaume extérieur. La politique à l’égard des magiciens est plus simple et plus humaine : les enfants présentant le don sont systématiquement tués.
La fin du roman m’a fait complètement délirer tant ce qui s’y passe contraste avec les 3 premiers quarts. J’ai cru lire un de ces merveilleux bouquins de l’âge d’or de la SF, mettant en scène le délire halluciné d’un auteur écrivant sous acides ou LSD (vous voyez de qui je veux parler ? un certain P K Dick, je précise pour ceux qui ne connaissent pas ce génie de la SF à découvrir de toute urgence).
Franchement un livre vraiment sympa que je conseille surtout à ceux qui connaissent déjà la fantasy (l’idée d’un magicien servant de lampadaire vous amusera plus que les néophytes)