Phénomène de la rentrée littéraire 2015 avec La petite barbare, son premier roman, Astrid Manfredi revient en ce début d'année 2017 nous présenter Havre nuit, son second ouvrage. Le récit de cette nouvelle livraison s'ouvre sur un meurtre perpétré la nuit de la Saint-Sylvestre, puis, rapidement, la narratrice va raconter par le menu les histoires personnelles de Laszlo, le tueur, et de Alice, l’officier de police chargée de l'enquête, de leur naissance jusqu’au fameux réveillon meurtrier. Il va s’avérer que ces deux individus se connaissent puisqu’ils se sont brièvement côtoyés pendants leurs études secondaires. La narration revient ensuite au présent et détaille les investigations policières de Alice sur le crime commis, crime qui s’avérera finalement être le premier d’une sanglante série.
Soyons clair, même si le point de départ de l’intrigue de cet ouvrage est un meurtre, nous n’avons ici pas du tout affaire à un roman policier, mais plutôt à un roman psychologique où l’auteure s’attache à explorer les personnalités de ses deux personnages principaux, personnalités extrêmement fouillées. Alice et Laszlo se révèlent être, chacun pour des raisons différentes, des personnes solitaires et torturées – limite asociales – évoluant en marge de la société.
La plume de l'auteure est particulière et tranchante, ce qui contribue à faire de Havre nuit un roman agréable à lire, même s'il n'atteint jamais le niveau de son prédécesseur cité en introduction à cette critique et que j’avais, pour sa part, dévoré et adoré.