Une grosse, grosse somme à l'ancienne, avec imparfaits du subjonctif de rigueur, qui se lit comme un roman et nous entraine des premières statuettes primitives à la création de Podemos sur les traces de l'âme espagnole, pas toujours aussi facile à saisir que ça. Malgré tout, on ressort de cette loooongue lecture de 814 pages( plus des tonnes de notes) avec une idée un peu plus précise des raisons de l'éternelle fracture entre ces fameuses deux Espagne qui s'écharpent depuis des siècles à la première occasion. L'auteur a souvent une lecture personnelle judicieuse des événements et sait ménager la chèvre et le chou, sans systématiquement accabler l'un ou l'autre camp, ce dont on lui sait gré, même quand notre religion est faite, parce que ses analyses permettent d'entrer un peu dans les raisonnements intimes de chaque faction et, ainsi, de comprendre un peu mieux ce qui pousse des frères à s'entredéchirer joyeusement. Ses scrupules d'historien lui viennent visiblement d'un nombre incalculable de lectures dont il procède à une synthèse équilibrée. C'est toujours autant qu'il nous dispense de lire nous-mêmes... Bref, roboratif et édifiant. Un petit message à l'éditeur : faites don' procéder à une relecture attentive de la partie moderne, ajoutée après coup...