L'histoire du Japon peut souvent être réduite à des influences extérieures : d'inspiration chinoise ou occidentale en fonction de l'époque.
Avec ce livre, Pierre-François Souyri nous plonge dans le Japon médiéval, avec notamment cette dynamique d'opposition entre les intérêts de la Cour impériale face au Bakufu (ou Shogunat si vous préférez !).
Mais Pierre-François Souyri ne limite pas son livre à un simple conflit entre puissants, il n'oublie pas de mettre en lumière d'autres agents d'influences : les ligues paysannes, les sectes bouddhistes, les Jizamuraï etc.
Nous sommes également introduits aux évolutions culturelles et artistiques qui jalonnent l'histoire du Japon médiéval.
Un chapitre commence généralement en nous introduisant à une période précise du Japon médiéval, puis se permet un retour en arrière pour détailler les évolutions culturelles et sociales (ce qui peut parfois nous amener à nous perdre dans le récit).
Je vous conseille de prendre des notes lors de la lecture concernant les termes japonais pour ne pas rechercher systématiquement les définitions.
Voici un petit florilège :
- Bakufu/shogunat : gouvernement militaire dirigé par le Shogun
- Gokenin : serviteur du Shogun, par exemple jitō & shugo
- Jitō : administrateur de domaine sous la hiérarchie du Bakufu
- shôkan : administrateur de domaine sous la hiérarchie de la Cour impériale
- Shugo : administrateur de province sous la hiérarchie du Bakufu
- Kokushi : administrateur de province sous la hiérarchie de la Cour impériale
- Kanrei : fonctionnaires vus comme des députés du Shogun
- Daimyo : principaux gouverneurs de provinces descendants des Shugo pour la plupart (mais pas que !)
- Wakō : pirates
- Jizamurai : sorte de paysan-samouraï détenant un petit domaine rural.
- Ikki : ligue paysannes
- Shikken : régent du Shogun
Cette liste n'est pas exhaustive ! Et en la lisant, vous verrez déjà les doublons entre les fonctionnaires répondant de la Cour et les fonctionnaires répondant du Bakufu.
Le livre s'arrête avant la période de l'unification du Japon, résultant tout d'abord d'un affaiblissement du Bakufu, puis de la concentration du pouvoir entre quelques Daimyo ; le tout s'arrêtant à la bataille de Sekigahara (non traité dans cet ouvrage donc).
Là où l'ouvrage impressionne également, c'est dans le nombre de sources proposées par l'auteur !
Je conseille donc cet ouvrage à ceux intéressés par le Japon et son histoire, mais gardez en tête que le livre se concentre sur le Japon médiéval (comme l'indique le titre !).
Sayonara !