J’ai découvert l’univers de Kingsman à travers ses deux films.
Si le premier est sympathique, le second est décevant.
La BD ayant été réalisée en parallèle du film, je ne relèverait pas telle ou telle différence ; ce sont deux œuvres distinctes avec un origine commune.
Graphiquement, les dessins sont bons, et les planches du grande clarté - l’action est très lisible - et les arrières plans bénéficient souvent de décors.
Du bon travail de Dave Gibbons.
Rien à dire de particulier sur la colorisation.
Là où j’aurais plus de critiques, c’est concernant le scénario.
L’idée de base est intéressante, faire d’un jeune homme anglais désœuvré - avec un penchant pour la délinquance - un nouveau James Bond gentleman.
Cela permet d’ajouter un aspect social à l’histoire.
Le problème, c’est qu’on bascule régulièrement dans la caricature.
Je pense notamment au beau père qui est une vile ordure ; il frappe sa femme, ses beaux enfants et traîne avec de la racaille.
En plus, il est raciste ! Et oui, il tabasse ce brave Mohammed (enfoiré de pakpak comme il le surnomme) qui a dénoncé son larcin.
Un personnage trop caricatural.
Gary n’a pas mauvais fond, mais jamais il ne remet en question ses délits lors de l’histoire (tout est la faute de sa condition sociale, ses pauvres condamnés à la délinquance).
À la fin de l’histoire, il est le même mais avec plus de compétences. Il aurait été intéressant qu’il puisse faire le pont entre différentes classes sociales.
J’ai apprécié le traitement apporté aux relations qu’il avait avec ses camarades plus « bourgeois » et dotés d’une meilleure culture.
Pour le coup, ses camarades sont mieux écrits (ils ne s’avèrent pas totalement méprisant comme dans le film) ; bienveillant dans une certaine mesure, mais il manque d’une certaine empathie car ils ne sont pas issus des mêmes quartiers que Gary.
L’oncle Jack est clairement le modèle, il a un vécu similaire à celui de son neveu.
```La mise en scène de sa mort est malheureusement trop prévisible. On sait le Dr James Arnold jaloux et avec des difficultés conjugales...
Pourquoi avoir choisi un tel plan et sans sécurité ? On en vient à se demander comment une telle personne a pu sauver le monde autant de fois...
```
Bref, un comics qui ne sera pas l’œuvre phare de Mark Millar.
À lire si vous voulez vraiment connaître l’intégralité de l’œuvre de Millar, sinon cette BD est dispensable.