Hôpital psychiatrique par Samskeyti
J'ai adoré, je me suis énormément attachée à Louis (Louise apparaît au final que dans une moindre mesure) qui semble tellement neutre, extérieur à tout et pourtant quand il aime, il aime à fond et est le plus bienveillant du monde avec les personnes concernées. Sa nonchalance, sa forme de machiavélisme, sa manière de se jouer de tout et de tout le monde, etc... J'ai aimé sa personnalité même si par moments, lorsque je me rappelais qu'il était censé avoir 17 ans je trouvais son aplomb, sa manière hautaine et confiante de parler invraisemblable. Mais en fait non, ou alors ça a fini par devenir normal.
J'ai trouvé que le livre avait des petits goûts du film Les Évadés pour toute la première partie, transposé dans l'univers d'un HP plutôt que d'une prison. Ca n'était pas désagréable et le fait que ça allait au-delà et avec d'autres évènements par la suite lui a redonné son individualité.
Au vu de ce qui se passe à la fin (ou dans les premières pages, comme on veut), j'ai presque été attristée car j'avais quand même de la sympathie pour les personnages qui avaient su montrer une forme d'humanité par moments. Louis a été beaucoup plus impitoyable.
Pour la violence de certaines scènes (je pense surtout à la mort de Crochu qui était dérangeante/effrayante), ça m'a ravie, ça assaisonnait le tout et rappelait le cadre dans lequel le héros évolue car par moments sa situation s'apparente plus à la belle vie.
Ce qui m'a gênée (parce que je trouve que c'est ce qu'il y a de plus horrible même si ça aussi ça rend l'histoire encore plus intéressante) c'est que - SPOIL ATTENTION - Louis confie à la fin qu'il avait effectivement violé sa soeur mais sous la menace de l'arme de son beau-père et qu'il confesse (surtout ça le pire) avoir pris du plaisir et n'avoir même plus eu besoin d'être menacé pour continuer, qu'il voyait que sa soeur terrorisée n'osait rien dire et le regardait comme son beau-père. C'était dur à lire pour moi (enfin je pense pour tout le monde) parce que j'ose même pas imaginer tous les tourments qu'ils ont dû avoir suite à ça, vivre avec ça.... Bref, à la limite du soutenable, surtout quand on s'est attaché au personnage et même si on sait qu'il n'a pas demandé à expérimenter ça et être confronté à des réactions anatomiques (on va dire ça comme ça) humaines, c'est effrayant.
Venons-en aux points qui m'ont dérangés.
La mise en retrait de Louise, leur rencontre, l'évolution de leur relation était expédiée. Ce n'était pas le coeur du livre mais tout de même, ça commence par elle, ça finit sur eux et leur vie... Je ne sais pas si c'est parce que je suis une fille mais j'aurais aimé un peu plus de mièvrerie avec des moments plus poussés sur tous les deux.
La fin. Que j'aime parce que les happy end sont toujours appréciables quand on aime les personnages mais qui semblent "abusés" et donc factices, détonnant de tout ce qu'on a lu pendant des jours. Mais appréciable quand même, j'ai le cul entre deux chaises ! Puis le fait qu'ils aient la chance que le bébé né d'un viol (sans même savoir le père tellement on a abusé de la mère) meurt... Je trouve ça stupide parce que les chances étaient minces mais en même temps je suis ravie de ne pas voir toute l'histoire entachée par un reliquat de leur passé.
Mais bon, suite à ça, le fait que l'auteur prenne du temps pour conclure, pointer exactement ses motivations et les divergences qu'il existe dans le "monde psychiatrique" était à mon sens une bonne façon de clôturer le tout. De faire un parallèle avec un présent et une réalité imparfaits et de laisser en suspend certaines interrogations. Il m'a donné envie de m'y intéresser !