Tom Hazard a 41 ans et il est professeur d’histoire dans un collège londonien. Tom est solitaire et fait tout pour rester à l’écart des autres, de tous les autres.
Il faut vous dire que Tom ne s’appelle pas vraiment Tom, et qu’il n’a pas vraiment 41 ans. En apparence, c’est bien le cas, mais en réalité il en a 439. Tom est atteinte d’une maladie, l’anagéria, qui le fait vieillir beaucoup plus lentement que la moyenne. Est un privilège ou une malédiction ? C’est tout l’enjeu de ce livre.
Tom est né, en France, sous le nom d’Étienne mais lui et sa mère, huguenots, ont rapidement dû émigrer vers l’Angleterre. Lorsque, adolescent, il a cessé de vieillir, enfin de vieillir au même rythme que les autres, il a fait face aux superstitions du XVIIe siècle, et sa mère en a payé le prix puisqu’elle a été accusée de sorcellerie et, en tant que tel, noyée. Tom a ensuite rejoint Londres, se disant que le meilleur endroit où se cacher, où cacher sa différence, c’était bien dans une grande ville. Il y a réussi un temps, trouvant l’amour de fils, et même devenant père d’une petite fille… mais il fut rapidement rattrapé par son passé et dut encore une fois tout abandonner, et quitter femme et enfant pour les protéger.
Plus tard, Tom se rendra compte qu’il n’est pas seul et sera recruté dans une société secrète, les Albatros, fondée par un certain Hendrich, le plus âgé des albatros, né en Flandres mais vivant en Amérique avant même que ce contient ne porte ce nom, et riches comme un hollandais ayant spéculé sur le cours de la tulipe. La société protège ses membres, mais impose des règles drastiques pour rester discrets, et cachés : pas d’attaches, pas de photos et une nouvelle vie, sous une nouvelle identité, tous les 8 ans. C’est le prix à payer pour vivre au milieu des humains « normaux » que les albatros qualifient d’« éphèmères » .Tom s’y est résolu… mais n’a pas renoncé à cherche sa fille, Marion, dont il sait qu’il lui a transmis sa condition d’Albatros.
Attention, je ne vous ai pas spoilé, hein. Ça ce n’est que le pitch car le roman en lui-même est une succession de flashbacks. Les chapitres se suivent donc dans un joyeux désordre chronologique (mais qui fait sens). Vous voyagerez donc dans le temps et l’espace : du XVIIe siècle à nos jours, de Paris à New-York en passant par Londres mais aussi l’Australie, croisant Shakespeare mais aussi Scott et Zelda Fitzgerald.
A problem with living in the twenty-first century..... we are made to feel poor on thirty thousand pounds a year. To feel poorly travelled if we have only been to ten other countries. To feel old if we have a wrinkle. To feel ugly if we aren’t photo shopped and filtered.
Un récit original qui a su me happer. J’ai beaucoup aimé la finesse de ces réflexions sur le temps qui passe… différemment, sur la maturité qu’on gagne en vieillissant mais aussi sur la différence entre vivre longtemps et profiter de sa vie. Je suis peut-être juste un poil déçu par la fin… mais cela ne vient pas gâcher ma lecture. Je vous la recommande donc fortement !