On tient la réalité entre ses mains jusqu'à ce qu'elle vous brûle et qu'il faille lâcher l'assiette.
Les humains, un peuple violent, égoïste, assoiffé de pouvoir. Mais terrés au fin fond de la galaxie, ils ne font de mal qu'à eux-mêmes... Jusqu'au jour où un mathématicien trouve la réponse à une théorie jusque là sans résolution : l'hypothèse de Riemann, permettant de comprendre exactement ce que sont les nombres premiers.
Cette découverte permettrait à l'humanité d'atteindre à un niveau supérieur technologiquement, et donc... de se répandre dans l'univers.
Mais... les extraterrestres refusent. Les humains ne sont pas prêts du tout, et risquent de briser l'équilibre de l'univers calme et tranquille.
Ayant beaucoup de dons, ils envoient sur Terre l'un des leurs, celui-ci prend l'apparence du mathématicien (Andrew Martin) et a pour tâche de détruire tout travail de celui-ci et toute personne à qui il aurait pu en parler.
Matt Haig utilise le bon vieux procédé de l'entité extraterrestre pour poser un regard sur l'humanité à la fois critique, tendre, amusé, inquiet, oscillant entre défaitisme et espoir. Sans oublier un brin de romantisme.
Au départ, l'entité extraterrestre trouve tout horrible sur Terre : l'apparence des humains, leur cupidité, leur technologie, les contacts corporels... Puis... Au contact, essentiellement, de la femme et du fils d'Andrew Martin, il découvre qu'il y a autre chose.
D'abord la musique le touche, puis les poèmes d'Emily Dickinson, puis les émotions le fascinent, le fait de devoir souffrir et mourir donnent aux choses bonnes une valeur et une intensité qu'il ne connaît pas dans son monde parfait, fait de mathématiques et de calme monocorde.
Livre qui m'a rappelé, en moins cynique, Martiens ! Go Home de Fredric Brown.
C'est bien écrit, c'est distrayant, ça ouvre une porte vers les mathématiques qu'on peut franchir ou laisser entrouverte, des petits côtés touchants, et des idées marrantes sur ce qu'est l'humain.
Livre écrit pour les adolescents, il a le mérite de distraire tout en permettant de prendre de la distance sur le monde qui est le nôtre.