Une comédie cynique et grinçante sur les travers égocentriques des trentenaires bobo
[...] Individualistes, pleins d’éthiques et de principes écologiques mais consuméristes et égocentriques, voilà le portrait que brosse Sam Byers des trentenaires d’aujourd’hui. Malades d’amour et de solitude, ils se voilent la face et se couvrent de non-dits. Idiopathie est une remarquable dissection des comportements et des mécanismes de défense que le lecteur n’aurait pas soupçonné en lui-même. Les Anglais en prennent aussi un coup, tout comme le voyeurisme à la télévision et le moutonisme des goûts. Mais la force de ce roman est son cynisme particulièrement drôle, exacerbé par de longues phrases denses et souvent disgressives et des dialogues qui claquent.
L’histoire, resserrée sur ses personnages particulièrement fouillés, manque pourtant d’élan pour parvenir jusqu’à son terme, même si ce resserrement illustre justement l’individualisme. Si le roman, construit comme une comédie sentimentale, commence en force, il souffre quand même d’un rythme inégal, car la dernière scène intervient trop tard dans la narration. Malgré un début en force avec le personnage de Katherine, l’histoire s’étire en longueur et la narration se dilate à l’excès. Toutefois le cynisme, le style et de nombreux passages savoureux rattrapent l’ensemble : Idiopathie est un premier roman amusant et grinçant.
Le début de l'article sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/idiopathie-sam-byers-a106411928
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