Écrire les relations entre les hommes et les femmes, rien de plus délicat ! Montherlant est un maître en la matière : jamais faux, toujours drôle, voire cynique, il se pose en observateur des mœurs d’un temps pas si éloigné du nôtre.

Dans ce premier volet, Costals, jeune parisien bourgeois, est l’homme à femmes des années 1920 : écrivain à succès de romans pleins des sentiments qu’il n’éprouve pas, séducteur des jolies filles à papa, volontiers taquin ou odieux avec les moches, qu’elles soient dotées ou rentières ; bref, Costals collectionne les conquêtes éphémères et les femmes dans chaque port.

La rançon du succès, c’est que Costals reçoit des lettres enflammées de provinciales bigotes et/ou fanatiques de son œuvre : recluses chez leurs parents, ces jeunes filles désœuvrées, vouées à épouser un autochtone pas franchement doué ni séduisant, déversent des pages de fantasmes. Mais Costals y répond rarement, et s’il le fait, c’est avec pitié, moquerie, condescendance ou méchanceté : c’est selon son humeur du moment.

« Les jeunes filles sont comme ces chiens abandonnés, que vous ne pouvez regarder avec un peu de bienveillance sans qu’ils croient que vous les appelez, que vous allez les recueillir, et sans qu’ils vous mettent en frétillant les pattes sur le pantalon. »

Grotesque, cruel, drôle, vérace ; en un mot : excellent ! Montherlant ne mérite pas le placard ni l’oubli. Plus qu’un roman, Les Jeunes Filles regroupe récits, lettres, petites annonces matrimoniales et réflexions de l’auteur sur les hommes et les femmes : ensemble ils composent une œuvre à la narration originale, multipliant les angles de vue et les portraits.

Lisez la suite de la critique sur mon blog :
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