Mots pour maux

Ici, dans ce nouveau roman, Cécile Ladjali donne des mots à ceux qui n’en n’ont pas, peut être parce que comme elle le dit si bien « savoir écrire c’est aussi pouvoir se souvenir ».
« Le fils de Marius et Lucile est un peu comme ses personnes myopes qui ne portent pas de lunettes et qui plissent les yeux continuellement. ». C’est Léo, illettré, abandonné à soi.

Au travers les pensées, les doutes, les espoirs de Léo, nous allons dans l’intime d’une différence invisible. « L’invisible différence. L’incommensurable aliénation de soi à soi. Il voudrait aller sans trembler vers ceux qui ont les signes, les menteurs, les justes, ceux qui font le monde afin de trouver sa place parmi eux ». Comment trouver cette place que dictent les mots ? Entre la fuite et le poids de cette différence, c’est en rencontrant Léo et son combat, que nous saisissons ce que Cécile Ladjali, professeur de français dans le secondaire touche lorsqu’elle souffle cette langue à chacun, étudiant et lecteur. « Je dis toujours à mes classes que le bonheur, l’estime de soi, l’empathie sont des principes que seul le langage permet »

Un texte juste et tendre mais qui, sans concession, montre ce destin d’un laisser pour compte de la société : L’histoire de Léo et ses mots/maux.