La tribu Malaussène est de retour ! Bon, d’accord, c’est un peu moins une tribu, ils ont grandi (mais pas tant changé que cela finalement), ils se sont quelque peu éparpillés (mais se retrouvent souvent), une nouvelle génération est née (fidèle à ses ainés)... mais l’énergie est toujours là, et le bonheur de lire intact.
18 ans ont passé depuis le dernier roman, il faut un petit temps d’adaptation pour bien resituer tout le monde (mais un glossaire en fin de roman aide bien).
Benjamin travaille toujours aux éditions du Talion, toujours dirigées par la Reine Zabo. Il s’occupe des vévés de la reine, ces auteurs qui écrivent la « vérité vraie ».
Il a toujours un chien qui pue, toujours appelé Julius... mais évidemment, ce n’est plus le même.
La petite Verdun, qu’on avait quitté bébé braillard, est devenue juge d’instruction. Ses neveux et nièces, C'est un ange, Monsieur Malaussène et Maracuja sont eux-même devenus de jeunes adultes...
Julie, forcément, est toujours là, tout comme Louna, Jérémy, le petit (plus si petit mais toujours « le petit ») mais aussi Gervaise, Loussa de Casamance, Titus... et quelques nouveaux tout aussi attachants dont l'excellent Ludovic, ex professeur de sport et boulanger bretonnant.
Le cœur de l’histoire, c’est l'enlèvement de Georges Lapièta, homme d'affaires sans scrupules, ancien ministre, et liquidateur (tout ressemblance avec des personnes existants ou ayant existé serait purement fortuite, évidemment). Il s’apprêtait à recevoir un parachute doré de 22 millions, obtenu après sa dernière liquidation (8 000 emplois disparus tout de même !).
Benjamin, lui, est descendu dans le Vercors pour protégé Alceste, son dernier auteur vévé, dont la vie est menacée par sa famille depuis la publication de son roman vérité « Ils m’ont menti ».
Foutue famille, foutue manie de la reproduction! Cette ivrognerie de la vie! Lutter contre leur prolifération c'est vouloir transformer l'Amazonie en jardin à la française.
C’est un vrai bonheur de retrouver toute la tribu Malaussène, les personnages sont toujours autant foutraques et les histoires toujours autant rocambolesques. On y retrouve l’humour et l’ironie qui caractérisaient les premiers tomes de la série, mais, changement d’époque, d’autres en prennent pour leur grade : les affaires et la politique, les réseaux sociaux et les medias, les ONG et le charity business, le foot et les trafics qui tournent autour, l’édition et son rapport à la vérité et à la fiction, jusqu’aux policiers plus attachés à la cohérence qu’à la vérité.
Bref, on prends en même temps un coup de boost et un coup de vieux. Mais ça fonctionne plus que bien et on n’a qu’une seule hâte : que sorte le prochain tome !