Les monades urbaines, Robert Silverberg, 1970, il y a cinquante ans.
Vraiment, ce n'est pas une comparaison, on ne peut pas comparer. Une simple référence. Pourquoi ?
Dans les deux cas, une dystopie, composée de nouvelles, un auteur branché sexe ou cul.
Sauf que du haut de ces pages, un demi-siècle d'écart nous contemple et plus que deux bouquins, l'évolution des deux visions en dit long sur le changement des mentalités et la dystopie qui nous attend. Mais ce n'est que la fiction, hein ? c'est bien ça ? c'est tout ?
Non, il faut passer tout ça à la moulinette de Lovecraft, Dick, (ah Lui aussi ? toujours et partout celui-là !) Ballard (et un peu de Brunner bien que trop optimiste, mais sa ville est un échiquier...). Concasser, broyer, laminer, changer d'accent et recommencer jusqu'à vomir la vodka.
Et puis vous savez quoi ? même si lui, l'auteur, ne le sait pas, y mettre la folie mégalomaniaque de Vander, Christian, celui de Magma, 1970 toujours.
Christophe Siebert bâtit son bouquin sur une écriture clinique, qui ne perd personne en route. Tout le monde peut monter dans son véhicule, les portières sont verrouillées, les vitres sont remontées, peu de chance de se perdre, d'être agressé.e.s par la pollution, la puanteur, la misère, etc, qui règnent à Mertvecgorod. Tout le monde crèvera, mais pas avant le terminus. Non, tout est dans les mots, durs et bien plus que cela, qui décrivent cette vile qui mériterait de perdre un l, dans ce qui en est raconté, mais pas dans le style. Jamais nous ne descendons de ce véhicule et, c'est le seul regret que j'ai, que les protagonistes, lorsqu'ils sont je, racontent chacun leur histoire avec une même voix, un même style, un même ton, de ce qui reste un brillant exercice de construction de notre futur (?) asile d'aliénés.
Alors la note on s'en fout, on n'est pas à l'école. Ce qui compte c'est est-ce qu'on adhère, oui ou non ? Moi j'aime les nouvelles, variant les points de vue et construisant un ensemble uni, vers ce seul but, implacable.