Une vision complémentaire au film de Sean Penn ou au livre de Jon Krakauer d'un récit authentique mondialement connu par le succès commercial du livre puis du film.
Ce livre est un point définitif à l'abattage médiatique autour du récit de Chris McCandless qui sert d'un exutoire à la vérité non dévoilée dans le film, et encore moins dans la pudeur du livre de Krakauer.
Carinne McCandless ressent le besoin d'exprimer sa vérité, la leur à Chris et elle face à l'enfance qu'ils ont du affronter et aux multiples tempêtes provoqués par leur parent : Walt et Billie. Elle y témoigne ce qui reste quand on gratte le vernis trop lisse d'une famille qui ne connaît pas le besoin et dont la place au sein de la société est connue et reconnue. Dès lors, Carinne tente de justifier sa volonté de dire et mettre des mots sur sa vie antérieur qui hante toujours sa vie présente.
Par conséquent, ses liens conflictuels avec ses parents l'ont poussé définitivement à écrire ce qu'elle ressentait n'éprouve aucun remord si ses propos choquent lesdits parents : voilà, ici tout le drame de deux parents aveuglés par les mensonges qu'ils s'imposent et imposent aux leurs.
Il n'est pas tant question de se muer en juge face à l'attitude desdits parents, mais plutôt de comprendre qui était-il : Chris, et d'en dresser son tableau selon l'environnement de sa cellule familiale la plus proche.
Ce faisant, son propos est bouleversant, touchant et montre encore, ô combien le deuil ne cesse de la ronger malgré temps passé et la maternité. L'on sent et sait l'auteure apaisée par une forme de quiétude qui se retrouve vite avec une grande fragilité et un sentiment "insécure". Cette dichotomie entre deux penchants.
Emmanuelle Bayamack-Tam usait de son alias : Rebecca Lighieri dans son ouvrage Des hommes qui se perdront toujours pour définir à juste titre l'enfance : "L'espérance de vie de l'amour c'est huit ans. Pour la haine, comptez plutôt vingt. La seule chose qui dure toujours c'est l'enfance quand elle s'est mal passée"
Un livre à lire s'il on est sensible au film ou au livre afin de cerner un peu plus qui était Christopher Johnson McCandless et pourquoi son besoin de se recentrer sur lui-même, d'aspirer à une paix intérieure était rendu nécessaire avant son retour à la civilisation.