Ce documentaire fleuve sur Nicolas Anelka nous amène à retracer sa carrière et à livrer sa vérité. Ce reportage sert donc de support à sa biographie officielle et mène au caractère partial dudit reportage. Caractère partial sort renforcé puisque l'un des producteurs n'est autre qu'un ex-conseiller de Nicolas Anelka : Doug Pingisi.
Oui mais voilà, la vérité est mouvante ; par ricochet la sienne aussi. Il existe des zones grises, où la vérité est ambivalente et où le reportage ne fait jamais allusion, bien sûr. Il n'est donc jamais question de se remettre en cause ici pour M.Anelka, et c'est bien le souci majeur. L'on comprend aisément le besoin de faire un travail mélioratif quand l'on se retourne sur sa carrière. Une grande carrière menée tambour battant mais qui se révèle être un gâchis face au talent i n d é n i a b l e du joueur.
En cela les intervenants sont tous bienveillants, parfois trop et tente une réécriture de l'histoire ou justifiant péniblement de certaines de ces conduites " il est comme ça, il est entier" pour Omar Sy et ses amis, " Il est loyal" pour Arsène Wenger qui semble oublier cette fameuse soirée au Sopwell House de Saint-Albians et son sentiment d'ingratitude, d'écoeurement face aux velléités du joueur. Sa conduite est loin de celle de Cesc Fabregas bien des années plus tard, le gréviste catalan qui força son départ pour rentrer à Barcelone.
Ce faisant, l'image lisse que l'on véhicule ici n'est en rien de ce qui ressort et Nicolas Anelka incarne cette figure du footballeur professionel post-arrêt Bosman. L'amour du maillot qui n'est plus et l'attraction de l'argent comme point d'orgue de chaque footballeur professionel actuel à de rares exceptions près. Il a été l'un des précurseurs, voilà tout.
Par conséquent, ses justifications ne tiennent pas quant à ses départs ou son manque de liant avec certains de ses coachs, presque tous en fait.
Cependant comme dit ci-avant, Nicolas Anelka a connu une belle carrière, il semble épanoui et serein avec sa petite famille. Cela fait plaisir à voir et vise à lisser son image scabreuse.
Néanmoins, son besoin constant d'être brossé dans le sens du poil ; n'acceptant que peu la critique et la remise en question ressort d'autant plus au travers de ce qu'il dit. Ainsi à l'aune d'une rédemption médiatique sa visée n'obtient pas le dessein escompté.
En conclusion j'invite à la lecture d'un chapitre lui étant consacré par Marc Roger dans son livre Transferts ou ce dernier relate les affres de son départ d'Arsenal pour Madrid puis de son départ de Madrid pour Paris.
Nulle question ici de critiquer ses choix ou de se muer en juge à l'instar du torchon sorti par l'Equipe en 2010, mais de contrebalancer les sources trop souvent mélioratives en présence quant à établir une vérité, toute aussi mouvante et ambivalente d'un personnage fantasque et dont le talent n'a jamais pu être à la hauteur de sa carrière.