Pour ceux qui se laisseraient abuser par le titre: ceci n'est pas un film de Comencini.
C'est à peine un film, d'ailleurs, plutôt un vague publi-reportage promotionnel qui sacrifie à tous les poncifs du docu sportif.
Y a des plans au drone comme dans l'Amour est dans le Pré, de la musique choc qui fait vibrer les enceintes pour bien montrer quand on est à un tournant de sa vie. Et on y voit entre les interviews et images d'archives la vie simple d'un quadra blindé à Dubaï.
Le film recèle toutefois d'un instant choc: Santini qui bafouille deux phrases, les yeux exorbités. On avait oublié, on voulait oublier, c'est un cauchemar.
Moment involontairement comique: Nico s'entraîne, sue, il est torse nu, les gouttes de sueur perlent au ralenti sur son corps musclé, on dirait le début d'un gay porn.
Sinon, le pauvre Nico, c'est un genre de David Copperfield banlieusard et footballeur.
Puni pour des trucs qu'il n'a pas faits, pas dits, pour des trucs qu'il a faits mais qu'on a surinterprété ou mal interprété, pour son caractère trop entier et tellement par raccord avec ce-milieu-de-pourris-hypocrites-du-football.
Sa carrière? Une succession de coups bas, d'erreurs de jeunesse, de trahisons de coachs, de trucs qui arrivent trop tôt ou trop tard.
Un poissard qui habite Dubaï parce que "les gens y sont cool" (dixit Madame).
Qu'apprend-on qu'on ne sache déjà? Qu'il est gentil, discret, entier, fidèle, qu'il aime sa femme et ses enfants, sa famille et qu'il est pudique avec ses parents.
C'est fracassant, les révélations chocs se succèdent. L'Equipe aurait menti, Domenech se serait tu, Nico ne savait pas ce que c'était qu'une quenelle, les centres de formation, faut être fort dans sa tête, pour réussir faut travailler, footballeur est un vrai métier, etc...
Un voile pudique est jeté sur son deuxième passage au PSG, littéralement pas un mot sur ces deux ans. Il valait sûrement mieux.
Pour être tout à fait franc, le personnage paraît sincère et entier, même s'il est évidemment en mission réhabilitation.
Les témoins appelés à la barre sont tous à décharge, entre famille et potes, c'est du "Ah...Nico..."(sourire tendre). C'est aussi fouillé qu'un grand reportage Téléfoot de la grande époque, ne manque que Christian Jeanpierre.
Finalement, le plus honnête des interviewés, c'est lui. Quand il a été nul, il le dit sans trop de détours. Quand il a été con, il le dit également.
Une heure trente qui pourrait faire un clip génial de 5 minutes, histoire de voir une fois encore Stam sur le cul, Kahn écartelé et les Anglais médusés à Wembley.
Ou au choix un GIF génial de Nico et ses éternelles lunettes de soleil, qui tire la gueule dans un side-car chinois.