Jack Rosenblum rêve en anglais par MarieDmarais
Jack Rosenblum est juif allemand. Lorsqu'éclate la seconde guerre mondiale, il s'exile avec femme et enfant vers une nation moins riquée pour leurs vies : l'Angleterre. Leur nouvelle terre d'acceuil a beau être l'eldorado pour ces immigrés malgré eux, elle n'en reste pas moins très stricte avec sa liste longue comme le bras expliquant comment devenir un véritable et bon anglais. Jack, fasciné par ses nouveaux compatriotes, décide d'exécuter à la lettre absolument tous les points de la fameuse liste, malgré les portestations de Sadie, sa femme, rattachée au passé. Et les protestations de celle-ci n'est qu'un des obstacles qu'il doit surmonter pour devenir un bon anglais.
Ah l'humour juif ! Toujours aussi savoureux. L'opus de Natasha Solomons n'est pas sans rappelé l'excellent film de Radu Mihaileanu, "Train de vie". Les sujets sont quelque peu différents mais les deux histoires sont traitées sur un ton faussement léger, mêlant tendresse, mélancolie et candeur. L'auteur nous les dépeint à travers son couple de personnages principaux. Lui, Jack, l'éternel optimiste, l'enjoué, le fantaisiste un peu fou, ouvert au futur en tournant délibérément le dos au passé. Le côté positif du juif en somme. Elle, Sadie, la mélancolique, la culture du souvenir, l'introvertie, refermée sur le passé en refusant de regarder vers le futur. Le côté négatif du juif en somme. Donc, la bipolarité de ce couple mis en scène dans une campagne reculée anglaise, confronté à une population rurale plutôt bourrue engendre des situations assez cocasses. Il est vrai que l'ensemble est un peu tiré par les cheveux mais on se laisse rapidement convaincre, notamment grâce à l'enthousiasme communicatif de Jack.