Charles Dantzig est un écrivain très doué. Il est drôle, a une "belle plume" comme on dit et il nage dans la littérature jusque là. Pourtant ce cher Charles, tête d'affiche chez Grasset a commis «Je m'appelle François», roman décevant et anecdotique.


Tout le monde vous le dira: le talent ne suffit plus. Voyez «Je m'appelle François», qui a tout pour plaire - a priori, à commencer par une quatrième de couverture audacieuse: «Je m'appelle François est peut-être la seule phrase où je n'aie jamais menti dans ma vie». L'auteur n'est pas n'importe qui, notamment auteur d'un «Dictionnaire égoïste de la littérature française», primé par l'Académie française. Touche-à-tout, Dantzig est tantôt romancier, tantôt poète, et tantôt traducteur (d'Oscar Wilde ou Francis Scott Fitzgerald, tout de même).


Pourtant, pourtant. Sans remettre en cause les qualités intrinsèques de l'écrivain (quelques jolies tournures à la Vialatte, autre grand traducteur) «Je m'appelle François» est un livre prétexte - sur un homme qui monte des arnaques, nous n'irons pas jusqu'à faire un rapprochement avec l'auteur -, un livre prétexte donc à quelques pirouettes, quelques formules bien senties, mais peut-on s'en contenter ? Au long de 313 pages à vrai dire pas si ennuyeuses, on reste frustré devant la virtuosité stérile de Dantzig. Et de regretter la futilité d'un sujet tout cuit, pour un auteur qui mérite sans doute plus. Ce péril qu'on appelle la facilité. .

bilouaustria
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le 31 janv. 2011

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