"Le matin" chasse "L'aube", ainsi en est-il de ce second tome de "Christophe", la grande oeuvre de Romain Rolland. Son personnage, Christophe Krafft, à l'instar de David Copperfield, grandit et se responsabilise, d'autant que son foyer est toujours aussi peu affectueux.
Le voici à onze ans, puis à quinze. C'est la période charnière entre enfance et adolescence, celle des premières pulsions, des premiers émois, d'abord la rencontre du premier ami qui nous sort de la solitude, puis le premier amour avec ses fulgurances et ses blessures, tout aussi paralysantes.
J'ai bien fait de ne pas m'arrêter au premier tome, j'ai davantage préféré celui-ci. Désormais familière de la plume très précise de l'auteur, je goûte avec plaisir le rythme enlevé qui colle si bien aux humeurs et aux émotions changeantes de Christophe, très bien rendues. L'éveil de cet adolescent m'a profondément touchée, j'y suis à présent fort attachée et vais continuer à cheminer avec lui un petit moment.