La place, c'est Paris ; la foire, les Parisiens.
Incroyable mais vrai, Christophe, notre héros, a dû fuir l'Allemagne après avoir provoqué une rixe entre villageois et soldats dans le but de préserver l'honneur d'une jeune fille. Pas même le temps de dire adieu à sa vieille maman, le voici jeté dans un train et débarquant quelques heures plus tard à Paris, une triste valise à la main et trois sous dans la poche.
Christophe fait donc ses débuts dans la vie adulte avec les difficultés inhérentes à l'exil et à la pauvreté. Tout a de quoi effrayer les plus robustes arrivants dans la Ville des Lumières de 1905. La capitale ne fait pas de cadeaux à ses habitants, quels que soient les milieux qu'ils fréquentent. Christophe en fait rapidement la désagréable expérience...
Ce cinquième tome, s'il offre une rupture géographique dans la narration, s'inscrit toutefois dans la parfaite lignée du précédent par le style et les développements proposés par Romain Rolland autour de la musique et de la musicologie, un domaine à la fois ardu et abstrait (pour moi) qui goûte la musique classique en plébéienne, pour le seul plaisir de l'entendre et non pour le besoin de la comprendre. Toutefois, lesdits développements sont insuffisants à étouffer l'intérêt d'un lecteur qui suit fidèlement les péripéties d'un héros depuis le jour de sa naissance ; un lien affectif s'est créé au fil des pages, au fil des ans, et on souffre, on espère, on vit avec Christophe. Et puis, pour la Parisienne repentie que je suis qui vit depuis quinze ans loin de la foule déchaînée, cela fait toujours plaisir de se replonger dans l'agitation du Paris éternel sans en subir ses nombreux inconvénients.