Dans cette version datant de 1897 Charles Péguy raconte en trois pièces de théâtres la vie de Jeanne d'Arc, commençant par son enfance, période peu connue, puis poursuivant avec ses batailles et par son procès.
Si j'ai lu ça, c'est avant tout pour la première partie qui a été adaptée par Bruno Dumont au cinéma avec Jeannette. Et on peut dire que c'est fidèle puisque de mémoire, à part peut-être un acte qui a été passé sous silence, tout y est quasiment à la virgule près. Comme lorsque j'ai lu Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc (qui est une version ultérieure sortie en 1910) impossible de lire Péguy sans y mettre le rythme et les visages des acteurs de Dumont. Mais ce n'est pas un mal.


J'aime beaucoup cette première partie, notamment sa structure, Jeanne apprend qu'elle est le chef de guerre que tout le monde attend, elle l'accepte bien plus tard et n'arrive pas à partir immédiatement car on ne la prend pas au sérieux, et puis finalement cette "partance" se fait de manière quasiment minimaliste.


J'aime beaucoup dans la deuxième partie les discussions sur l'art de la guerre, entre ceux qui remettent en question la parole de Jeanne et sa légitimité et Jeanne qui "n'y peut rien", elle a juste Dieu qui lui dit de bouter les anglais hors de France. J'aime vraiment son message, il ne faut pas tuer l'anglais, il n'a qu'à partir, mais s'il reste sur le chemin de l'armée française et qu'il n'est pas chez lui, il l'aura cherché.


Toutes ces scènes me rappellent un peu le film de Rivette sur Jeanne d'Arc, notamment le début de la seconde partie, où les conseillers du roi mettaient également sa parole en doute. Ici, on reproche à Jeanne de parle de paix et non pas de guerres à ces hommes qui ne rêvent que de richesses, de pillages... Et à chaque fois Jeanne trouve les bons mots pour être juste et dire ce qu'il faut.


La troisième partie quant à elle est un peu surprenante, en effet, sauf si je ne m'abuse, ça ne se termine pas sur Jeanne sur le bûcher, mais sur le moment où Jeanne signe les aveux par peur du bûcher avant de par la suite se rétracter. On a donc une pièce sur Jeanne d'Arc qui ne se termine pas à la fin de la vie de Jeanne d'Arc, mais juste avant... au moment où elle a encore un espoir de s'en sortir. Mais l'un des garde dit bien qu'il faudrait la brûler quand même, car si c'est une hérétique, c'est mérité, mais si c'est une sainte elle n'accédera que plus vite au royaume des cieux.


Bref j'ai trouvé les angles à chaque fois vraiment intéressants pour aborder trois parties de vie de Jeanne d'Arc et puis surtout, la langue employée est magnifique.

Moizi
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le 11 sept. 2017

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Moizi

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