Jeanne de Belleville est mariée depuis plus de cinq ans à Geoffroy de Châteaubriand qui lui a été choisi, comme de coutume à l’époque. Jusqu’à présent, elle a vécu en châtelaine sérieuse, obéissante et soumise à son époux auquel elle a déjà donné deux enfants. Mais à son dix-huitième printemps, son sang bout comme la sève sucrée des pommes de Vendée.
La plume d’Isabelle Pellé est si caressante que l’on se demande si ce n’est pas elle qui éveille les sens de la jeune femme follement éprise d’Olivier de Clisson, au point d’entretenir une relation fougueuse, brûlante qui finit par donner naissance à un enfant adultérin. Cette situation est inimaginable au Moyen Âge tant elle est périlleuse pour des amants risquant d’être pris en faute. Ils sont obligés de se séparer.
Tous deux veufs à trente ans, ils se marient enfin et ont quatre nouveaux enfants qui les accompagnent pendant leurs douze ans de vie commune.
En 1343, Olivier de Clisson, accusé de traîtrise envers le royaume de France, est décapité sans procès. Aujourd’hui encore, les historiens demeurent partagés sur l’existence d’une réelle trahison. Cependant, au-delà de la raison, n’est-ce pas l’amour qui brandit le sabre de Jeanne de Belleville lorsqu’elle arme des navires pour écumer les mers en hurlant vengeance ?