Dès le premier chapitre, Roman semble épris de l’inconnue dont la statuette habite les lieux dans lesquels il aime à se promener, se ressourcer, à la recherche d’un passé plus vivant que le présent pétaradant, électronique et insipide. À travers sa plume, l’auteure l’emmène, avec son ami François-Xavier, en voyage à la fin du XIVe siècle qui a construit la notoriété et chanté la poésie de la Bourgogne.
On rencontre Philippa à la veille de son départ de Paris. On l’accompagne dans son destin d’enlumineuse où elle nous présente avec sa candeur les trésors de Dijon dans son écrin de vignes. On découvre sa vie d’artiste au service de la famille du grand mécène que fut Philippe le Hardi.
La force d’Emmanuelle Derossi réside dans la finesse des descriptions, telles des sculptures anciennes, tant des palais et des paysages que des caractères des personnages. L’utilisation judicieuse de vocabulaire du Moyen Âge, de dialogues en missives, nous projette dans le passé au point que l’on ne sait plus, tellement le récit nous transporte, quelle est la part de légende cachée derrière cette belle page d’Histoire.