Quelque part vers le quatrième millénaire de notre ère, les civilisations telles qu'on les connaît aujourd'hui ne sont plus, décimées par le Grand Cataclysme. Des groupes de survivants disséminés à travers la planète ont émergé de nouveaux peuples, tous revenus à des us primaires, sauvages voire barbares. Entre ces peuples, nul lien hors celui de la violence la plus extrême, motivée par la peur et la méconnaissance de l'autre.
Shumaïs, chasseurs itinérants aux allures de Pictes, Sentanis, guerriers errants redoutables comme des Vikings, Emeris, esclavagistes citadins gouvernés par un tyran, Pelbars, métallurgistes dominées par les femmes et vivant à l'abri de hautes murailles, Tantals, navigateurs et artilleurs conquérants, et encore bien d'autres... tous sont différents mais ont en commun une existence fragilisée par l'instabilité de la survie.
Jestak, forgeron pelbar, est un des rares hommes à avoir voyagé et "vu du pays", que ce soit dans la peau d'un étudiant ou d'un prisonnier. Convaincu que tous les peuples sont issus d'une même civilisation oubliée (la nôtre !), il entreprend avec courage de poser les bases d'un dialogue entre peuplades dans un esprit pacificateur. Autant dire que sa quête est loin d'être aisée...
Je crains qu'aujourd'hui Paul O. Williams soit un auteur de science-fiction oublié des lecteurs et des éditeurs français et c'est grand dommage ! Le cycle Pelbar (dont seulement deux tomes ont été traduits et édités dans les années 80) possède tous les grands atouts des épopées qui fascinent aujourd'hui les milliers de lecteurs de l'imaginaire : un univers dystopique parfaitement maîtrisé, une narration qui va droit au but, des rebondissements et de l'action à chaque page, des personnages aux tempéraments bien trempés et des dialogues percutants, le tout sur fond d'épopée tolkienne.
Quasiment introuvables, les deux tomes du cycle Pelbar dormaient depuis bien trop longtemps sur mon étagère, je suis ravie de les avoir tirés de leur léthargie, aventures et dépaysement garantis !