Livre lu pendant un court séjour à Cabourg. Et de ce livre j'aimerais beaucoup vous en parler mais voilà c'était il y a quatre mois et il ne m'en reste quasiment aucun souvenir précis. N'allez pas croire que c'est la preuve flagrante de sa nullité, bien au contraire, agréable et captivante en fut la lecture mais tout détail un peu consistant s'est effacé pour ne laisser place qu'à des impressions.
Impression d'avoir parcouru, complice, le déroulé de la vie d'un honnête homme, subtil et juste, éloigné des acrimonies et des rancœurs, rendant calmement le compte-rendu d'un destin à la fois particulier et terriblement banal.
Impression d'avoir été le témoin de la généalogie qui forma l'esprit et le tempérament d'un historien qui compte, d'une sommité respectée dans ses activités intellectuelles ; le nom de Pierre Nora, membre de l'académie française, évoque à bien des égards une forme de mage supérieur qui plane au dessus de nos lacunes existentielles et provoque l'irrémédiable envie de s'intéresser à sa biographie.
Impression d'avoir revécu à ses côtés de grands événements historiques, niché au fond de sa peau, par ses yeux où le subjectif s'affronte à l'objectif, laissant une sensation de neutralité, de pacte de non-influence pour le lecteur captif.
Impression d'avoir été enrichi, le digne compagnon d'une nostalgie féconde où la France arborait d'autres formats, d'autres géométries. L'histoire d'un historien est une mise en abîme fascinante qui agrège au vertige la précision des faits.
Pour conclure, difficile de donner son avis sur un livre dont le contenu reste un brouillard même si je sais qu'il subsiste quelque part dans mon subconscient quelques neurones enfouis en gardant la trace, révélant les quelques impressions spontanées que m'a laissé la lecture de Jeunesse de Pierre Nora.
Je me promets, sûrement à tort, de ne pas renouveler l'expérience ; si à l'avenir me venait l'envie de gloser sur un livre dont j'ai tout oublié, de passer mon chemin et de n'en conserver de lui que le cadavre de papier au fond de ma bibliothèque désorganisée.
Samuel d'Halescourt