Jours de famine et de détresse est un roman autobiographique qui nous raconte la jeunesse miséreuse de Keetje ainsi que le quotidien de sa famille autour des années 1860.
Le roman est construit de façon simple, les souvenirs de quelques pages à peine s'enchaînent sans liens apparents outre leur classement par ordre chronologique et la misère qui est partout, les personnages ne sont très souvent pas présentés, et les phrases sont très simples.
L'intérêt du livre se trouve évidemment dans ses descriptions de la misère : la faim qui tiraille la famille, l'alcoolisme du père et les retentissements sur leurs vies, les expulsions, la crasse, la pisse, les puces, les maladies et la prostitution. Descriptions agrémentés de ces petits détails qui rends le tout extrêmement vivant et réaliste, tout ces petits détails dont on se dit qu'ils ne peuvent pas avoir été inventés. À travers ces souvenirs c'est aussi inévitablement une époque qui est retranscrite avec ses métiers, ses habits (Neel Doff semble avoir eu une bonne connaissance à ce sujet, car les habits sont ce qui est le mieux d'écrit dans ce livre),et ses mœurs. Le livre rend évidemment compte aussi de l'humain face à la misère vécue ou juste aperçue.
À noter que le manque de présentation des personnages et la construction elliptique n'est pas forcement un défaut, il en ressort une impression d'être bloqué dans une situation avec des gens autour avec qui il faut composer et faire avec...
Un livre donc intéressant pour tous ceux qui voudront se confronter à la misère de cette époque à travers un livre d'une lecture aisée et qui y trouveront un parcours qui rappellera celui de Sonia Marmeladova de crime et châtiment...