"Jours tranquilles, brèves rencontres" n'est pas à proprement parler un roman ni même un recueil de nouvelles. Il s'apparente davantage à un témoignage, à des mémoires romancés. Avant de m'y immerger, je ne connaissais ni le thème, ni le ton, ni même l'autrice/narratrice : Eve Babitz.
Merci Wikipiedia qui a vite comblé cette lacune. Jet-setteuse à Hollywood, Eve Babitz fut une figure incontournable du dilettantisme à Los Angeles dans les années 60 et 70. Ecrivaine, (re)connue pour sa connaissance poussée des milieux artistiques, libre-penseur et avant-gardistes de la Côte Ouest, elle fut même à l'âge de vingt ans une égérie popularisée par un fameux cliché d'elle, jouant nue aux échecs face à l'artiste français naturalisé américain Marcel Duchamp.
"Jours tranquilles, brèves rencontres" est structuré de fragments de récits qui ont tous pour fil rouge la description du microcosme culturel de L. A.. du cinéma à l'art, les figures arrivistes et/ou artistiques qui hantent les studios, les soirées et les chambres d'Hollywood ont de quoi faire tour à tour rire ou grincer des dents.
Le style d'Eve Babitz est très léger, enlevé, facétieux, revendicateur mais toutefois d'une qualité littéraire indéniable. Elle brosse de beaux portraits et pas seulement des gens, mais aussi des paysages et des moeurs. La modernité de son ton et sa posture intellectuelle fascinent et séduisent, et offrent un voyage dans le temps irrésistiblement retro.