Après avoir découvert Nnedi Okorafor à la lecture de Qui a peur de la mort ?, j'étais assez impatient de découvrir les nouvelles de ce Kabu kabu.
Et dans l'ensemble, je n'ai pas été déçu, même si comme le laisse entendre mon titre de critique, il y a quelques redites. Car Nnedi Orokafor, comme tout autrice, possède ses thèmes de prédilections et on en retrouve certains dans plusieurs textes qui se ressemblent un peu. Cela doit correspondre à 3 ou 4 textes sur le corpus de 22 nouvelles, mais on ne peut s'empêcher de tiquer à leur lecture.
Mais baste ! Je ne vais pas trop chipoter non plus.
J'ai trouvé beaucoup de ces textes très intéressants et très beaux. D'avoir des héros (mais surtout des héroïnes) noir.es et des récits ancré dans la culture nigériane m'a également beaucoup plu. Il est plaisant d'avoir enfin des textes d'auteur.rices africain.es pour parler de problématiques africaines. J'adore les écrits de Mike Resnick par exemple, mais ça reste des visions de l'Afrique du point de vue d'un européen qui, certes est né et a vécu en Afrique, mais n'en a sans doute pas retiré la même expérience que les peuples colonisés.
Le regard féministe de Nnedi orokafor est aussi bienvenu, à parler sans ambages de sexualité féminine, des règles, du poids de la coutume dans kle traitement des jeunes filles (engraissement, excision...) autant de thématiques traités sans condescendance, mais aussi sans compromis.
Un recueil inégal donc, mais pas pour autant raté. Peut-être vaut-il mieux picorer dedans plutôt que de le lire d'une traite comme je l'ai fait ?
Dans tous les cas, Nnedi Orokafor reste une autrice à suivre. Pour sa radicalité, pour ses combats, mais surtout, pour ses qualités d'écriture !
PS : l'édition que j'ai eu en main date de 2020, aux éditions Actusf, et compte donc une nouvelle de plus que l'édition présentée sur SC, pour un total de 22 nouvelles.