«King County Sheriff » est le monologue tranquille du sheriff Branches, couvrant les cris et supplications de son beau-fils qu’il vient de pousser dans un puits pour le tuer.

Visitant les écoles pour expliquer la loi, époux aimant sa femme et adorant ses chiens et ses armes à feu, justicier violeur aux pulsions meurtrières, il organisera plus tard les recherches pour retrouver ce beau-fils qu’il vient de supprimer, toujours au nom des valeurs, de cette identité de l’Amérique profonde.

Après avoir commis l’horreur, Branches, sheriff et meurtrier, rêve d’une soirée devant Vidéo Gag, avec quelques bières et trois ou quatre burritos préparés par sa femme.

Choc d’une litanie poétique et de son contenu d’une violence sanglante, ce monologue en vers libre d’un sheriff psychopathe rend palpable la folie du bonhomme, l’hallucination de l’Amérique redneck, à la manière d’un Jim Thompson ou d’un Fargo des Frères Coen.

« J’ai connu le garçon
qui faisait rire sa mère
aux éclats.
Il faisait des cabrioles
dans le salon.
J’ai connu le garçon
au sourire comme une truite arc-en-ciel.
Il m’appelait papa
parce que j’étais le seul père
qu’il ait jamais connu.
J’ai connu le garçon
qui faisait des bisous
à maman
et beau-papa.
Il portait un pyjama bleu Snoopy
et chouinait
quand il était fatigué.
J’ai connu ce garçon.
Je l’aimais,
je crois.
J’aurais jamais dû lui acheter
ce 9mm.
J’aurais dû lui acheter un chien
plutôt. »
MarianneL
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le 1 juil. 2013

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