Ayant été marqué par le film Kramer contre Kramer, évoquant la garde d'un fils suite à un divorce, et l'immense performance de Dustin Hoffman, le livre d'origine, signé Avery Corman, m'a assez vite intrigué.
Ici on retrouve une trame assez similaire mais s'attardant un peu plus sur des faits de société, et notamment la place de la femme dans notre monde. Pourtant la force de l'oeuvre n'est pas là, mais bien dans les sensations véhiculées, que ce soit les émotions, l'effroi et parfois même le rire, tandis qu'Avery Corman analyse les pensées et surtout psychologies des personnages, à commencer par ce père, éternel carriériste, qui va voir sa vie changer, où son assurance se transformera en doute perpétuel, tout en commençant, enfin, à vivre sa vie de père.
Avery Corman évite tout jugement facile, notamment vis-à-vis de la mère qui va, elle aussi, vivre une reconstruction après une vie de couple qu'elle juge désastreuse, tout comme sa vie de femme au foyer. Il laisse le spectateur s'imprégner du contexte et des choix et évite toute lourdeur qui pourrait être liée aux jugements de l'un ou de l'autre, pendant qu'il gère bien son récit, avec une seconde partie qui sera consacrée à la garde du fils, à une époque où une mère était, dans la tête des gens, mieux armée pour élever un enfant.
L'oeuvre est écrite avec simplicité, évitant tout excès et misant sur la force de l'histoire et des personnages et ça marche, c'est efficace et Corman fait ressortir l'intérêt, les sensations et la réflexion liés aux protagonistes et enjeux. On y est immergé et on ressent toute la détresse de la situation, puis la façon dont elle va s'améliorer puis se régler, tandis que l'on constate que le film adapté reste finalement assez fidèle et véhicule les mêmes émotions et idées.
Avery Corman signe avec Kramer contre Kramer une oeuvre simple mais forte où une famille brisée sera confrontée à de nouvelles difficultés et une société qui ne les aide guère, le tout avec émotion alors que l'on ne peut que saluer son adaptation cinéma, elle aussi remarquable.