Hostile, la nature
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le 20 août 2021
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Peu connu mais pourtant tout aussi intéressant que ses compères Raymond Chandler et Dashiell Hammett, Ross Macdonald offre ici un bon roman noir.
Écrit en 1959, L’Affaire Galton n’a pas pris une ride tant Ross Macdonald nous offre une affaire riche en rebondissements. Une vieille dame richissime engage le détective privé Lew Archer, héros récurrent de l’auteur, pour retrouver son fils parti vingt ans plus tôt au bras d’une femme vulgaire. Deux décennies ont suffi à effacer les quelques traces restantes du jeune homme, d’autant plus que notre détective est détourné de son enquête par le meurtre du majordome d’un ami avocat au service de la vieille dame. Et si, comme dans tout bon polar, les deux enquêtes étaient liées ? Une bagarre, un gang, un squelette sans tête, de nombreux trajets en avion, voilà ce qui attend Lew Archer pour résoudre une énigme habilement pensée.
L’intérêt du roman, outre l’intrigue policière, réside dans le portrait d’une Amérique des années 50, où l’on paye sa nuitée d’hôtel deux dollars, où le rêve, pour certains, est de tout plaquer pour partir écrire comme la beat generation et où les détectives n’hésitent pas à mettre une forte pression sur les témoins. Le style de Ross Macdonald, émaillé de nombreux dialogues, brille aussi par ses personnages aux caractères bien trempés et par son humour, comme le prouve l’extrait ci-dessous.
« Ses yeux sombres étaient à la fois vifs et hésitants. C’était un jeune trentenaire, mais il avait une allure – aussi impalpable et certaine qu’une odeur. L’allure d’un homme qui a perdu pied et qui dégringole. Son costume était bien repassé, mais cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas été lavé. Les rondeurs mêmes de son visage lui conféraient une atonie de saindoux, comme s’il avait cessé de réagir à quoi que ce soit qui n’était pas une crise. »
Créée
le 12 mai 2021
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