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1927, Dunkerque, Pauline Dubuisson est élevée par un père à la fois pygmalion, psychorigide et calviniste et par une mère, femme martyre, soumise, comptant quelques dégénérés mentaux dans sa famille. Sous l’Occupation son père dont l'entreprise a été rasée par les bombes, l’encourage à démarcher des officiers allemands afin de faciliter ses affaires. Le père jette sa fille, brillante et jolie, dans les bras de l’ennemi pour faire affaire. Pauline, âgée de 14 ans seulement, est surprise dans les bras d’un marin allemand… Scandale, la jeune dépravée est exclue de son école.
A la Libération, Pauline est conspuée, tondue, humiliée, violée collectivement, elle devient une bête sauvage. Première tentative de suicide. Comment faire confiance à un homme désormais ?


Tragédienne née, comédienne de haute volée, garce manipulatrice et mortifère, Pauline Dubuisson conduit à leur perte les hommes qu’elle piège dans sa toile. En 1947 elle rencontre Felix, étudiant en médecine comme elle. Fou amoureux, chevaleresque jusqu’au masochisme, Félix, en sainte adoration, accepte sans sourciller le moindre des caprices de sa maîtresse, la pire des cruautés qu’elle lui fait subir. Lorsqu’à bout de souffle, poussé par ses amis, il la quitte enfin pour une jeune au coeur pur et noble, Pauline, humiliée, rejetée pour la première fois, cherche à le reconquérir. En vain.


Exaltée, théâtrale, amoureuse parce que rejetée, folle de douleur, Pauline tue Félix au pistolet avant de tenter de se donner la mort par asphyxie.


1953 : mise en procès pour meurtre, assise dans le box des accusés, Pauline est huée par la foule. Ses moeurs sulfureuses, son intelligence, sa beauté cruelle et son mépris des conventions sociales ne lui seront jamais pardonnés : elle n’est qu’une femme ! Elle devrait rester à sa place. Aucune rédemption possible, la France entière exige la peau de la sorcière.


« Vous avez manqué toutes vos tentatives de suicide. Décidément il n’y a que vos assassinats que vous réussissez ! »


Cette phrase, prononcée par l’avocat de la défense hantera Pauline tout le reste de sa vie ; en boucle, elle se la répète jusqu’à s’injecter à sa sortie de prison une dose létale de barbiturique. Cette fois, la tentative aboutit.


Portrait exceptionnel d’une femme qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, Serge Jacquemard a su réhabiliter la figure de Pauline Dubuisson, véritable symbole de la femme moderne, elle a inspiré La Vérité d’Henri-Georges Cluzot. Injustement haie, sans nuance, sans aucune humanité, Jacquemard nous rappelle que nous sommes tous capables du pire, il s’en faut de peu pour basculer… Et qui sommes-nous, pour jeter la première pierre ?

Caroline_Ornella
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Créée

le 9 févr. 2017

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Caroline_Ornella
9

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