Roman de 2021, ce roman à la fois léger et profond aborde la parentalité tardive, ainsi que la dernière année de scolarité à l'école primaire.


Guilène adore ses parents et pour elle, du moins jusqu'à maintenant, le fait qu'ils aient une ou deux décennies de plus que la moyenne des parents de sa génération de classe ne la dérangeait pas du tout. Mais la sixième année aborde son lot de questionnements et de comparaisons, pas toujours pour le mieux. Déjà, à l'école, Guilène peine à comprendre les innombrables nouveaux codes et règles qui régissent leur statut de "plus vieux" de l'école. Heureusement que son amie Cléa est là pour la guider. De plus, la classe doit composer avec l'implacable Mme Ivano, qui clairement n'a pas la fibre professorale. Lorsqu'on cherche un endroit pour faire une soirée pour la classe, les parents de Guilène accepte de prêter leur appartement aux quelques trente jeunes. Guilène est cependant atterrée par les commentaires des autres élèves une fois que tous ont pu constater l'âge de ses parents. Comment la jeune fille parviendra-elle à gérer tout ça?


J'ai beaucoup aimé le sujet des parents tardifs, qui sont d'ailleurs très attachants. C'est une belle porte ouverte pour parler des générations et des conceptions ou préjugés autours des groupes d'âge. Le message général est positif: au fond, quand on a des parents disponibles, compréhensifs et aimants, l'âge n'a pas d'importance.


On aborde aussi la sixième année dans sa "singularité" de dernière année avant le secondaire. Toutes ses règles et codes aussi inutilement compliqués m'ont bien fait rire! Mais en même temps, ça ne m'étonne guère, puisque que l'école est une microsociété, elle a donc des groupes qui se crée naturellement des règles et des codes pour établir son fonctionnement social, rien de bien méchant, mais c'est juste tellement trop compliqué pour rien! Code vestimentaire, aptitude à adopter, terrain à occuper, mouvements et gestes à éviter, etc.tout y passe.


L'aspect abusif du professeur de math m'a laissée perplexe, dans la mesure où pareille attitude serait synonyme de renvoie ou de sanctions disciplinaires dans ma province et de manière générale, ce sont plutôt les profs qui se font harceler. Mais quand ça arrive, évidement, il faut trouver un moyen pour que les élèves puissent dénoncer ce genre de dérive. En ce sens, j'apprécie que ce soit abordé ici.


J'ai bien aimé suivre Guilène dans ses réflexion. C'est un personnage timide, tendre et introspective, le genre de personnage qui va évoluer en bien. La marche entre cinquième et sixième lui semble haute ( peut-être avec raison si je me fis aux codes évoqués plus haut), mais cette part d'elle "décalée" qui lui semble rétrograde est en fait simplement différente et présente son lot de qualités.


Je sors donc satisfaite de ce roman, qui sans crouler sous l'action comporte une belle dimension psychologique et traite de sujets qu'on voit relativement peu souvent. Il se peut que certains éléments culturels ne soient que peu évocateurs pour les Nord-américains, mais les sujets de base ont une portée universelle, alors ce n,est pas un handicap.


Ce roman est destiné au lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans.


À voir!

Shaynning

Écrit par

Critique lue 276 fois

Du même critique

Un palais d'épines et de roses
Shaynning
1

Glorifier la violence sexuelle par Maas

Ce roman est CLASSÉ ADULTE, ce n'est pas un roman pour jeunes adultes, encore moins pour les ados et compte tenu de la présence de relation toxique, de violence sexuelle gratuite et d'objectivisation...

le 29 mai 2020

5 j'aime

Heartstopper
Shaynning
6

Critique de Shaynning

Cette Bd, qui a un format de roman, donne le ton dès sa couverture: deux gars qui sont appelés à se rapprocher malgré des looks plutôt différents. Même les couleurs illustrent d'emblée la douceur de...

le 25 févr. 2023

4 j'aime