La candeur d'un premier roman fait que l'on pardonne ce que l'on pourrait considérer comme un pillage des grands maîtres, car la plupart du temps cela repose plus sur une espèce d'hommage.
Avec "L'attrape-souci", impossible de ne pas penser à la sensibilité douce amer de "L'attrape-coeur" de Salinger (d'où l'ambiguïté des deux noms de roman), mais aussi à la truculence de"W, ou le souvenir d'enfance" de Perec ou encore à la trame mélodramatique en montagnes russes d'un Dickens.
Mais le personnage du petit Lucio est tellement attachant et bien cerné (tout est vu à sa hauteur d'yeux) que très vite on oublie les modèles et on se délecte de ses pérégrinations tellement originales, découvrant un univers composé d'adultes tous en contrastes, où bien et mal, individualisme et générosité, coups durs et petits bonheurs se confondent conférant à cette histoire de vraies valeurs d'existentialisme.
Cela permettra à cet adorable gamin de découvrir peu à peu, la quintessence de sa future vie d'adulte. Un roman des plus plaisants traversé d'une belle énergie !