Cette histoire de double identité m'a transportée et m'a replongée dans les heures douloureuses de l'Holocauste.


En 1987, Klaudia est une jeune fille qui effectue sa rentrée au collège à Londres.
Très rapidement, elle entend des rumeurs sur son père, concierge dans l'établissement.


"...c'est un Allemand.
-Ma soeur dit que c'est un nazi.Il a gazé les Juifs".


Elle tente de s'intégrer mais, très rapidement, est harcelée par un jeune homme,
"crâne rasé et aussi carré que ses épaules".


Elle essaie de trouver des réponses à la bibliothèque en se plongeant dans les livres sur la Seconde Guerre mondiale.
Ses découvertes la choquent profondément, lui donnent la nausée.


En 1993, Klaudia quitte ses parents pour poursuivre ses études à Leeds.
Très vite, elle abandonne la Faculté, se consacre à la danse, sa véritable passion et devient ...Eliza.


"Le mensonge est un art à part entière. En devenir le maître requiert du temps et de l'entraînement.[...] Il est plus généreux, plus courageux de cultiver le mensonge et de leur cacher la vérité. C'est non seulement un besoin, mais aussi -et surtout- un devoir".


1996, Ernst, l'oncle de Klaudia, affaibli par la maladie, arrive de New York et rend visite à son frère, Otto et sa nièce, de retour chez ses parents depuis un an.


Les dernières pièces du puzzle se mettent enfin en place et Klaudia/Eliza peut enfin se réconcilier avec son identité.


Un livre très fort, vous l'aurez compris.
Une histoire que je ne peux pas trop vous résumer sous peine de trop en dévoiler.


Il est question de la culpabilité que des êtres peuvent ressentir après avoir commis des atrocités contre leur intime conviction, d'une éventuelle "rédemption" pour certains, mais aussi du lourd héritage laissé aux nouvelles générations, de réussir à s'accommoder et se réconcilier avec un passé douloureux.


C'est un récit à plusieurs voix, alternant le présent et le passé, que signe ici Saskia Sarginson.
Les dialogues sonnent juste, la psychologie des personnages est parfaitement bien étudiée, les émotions palpables..


Le style narratif est vif et divertissant, ce qui rend la lecture très agréable.


Grâce à ce très beau récit, j'ai redécouvert la musique de Sarah Vaughan qui accompagne un très doux chapitre du livre.


Je vous recommande très fortement ce magnifique roman!

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Créée

le 17 juil. 2015

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