Celui qui ne s'est jamais planté ne peut pas pousser (Clothaire Legnidû)
Bon, alors, c'est plutôt avec gourmandise que j'abordais le nouveau Iegor Gran, avec l'excellent souvenir notamment d'ONG !Je m'apprêtais avec délectation à être secoué dans mon conformisme écolo, en me remémorant l'excellent papier au lance flammes sur le film Home qu'il avait publié dans Libé. Et qui sert de point de départ à ce "récit". Déception : l'essentiel du bouquin n'est qu'un délayage de ce premier papier, ni très percutant, ni très original (la dictature écolo culpabilisante vs les hommes s'en sont toujours sortis grâce au génie humain). Ni surtout, très drôle, ce qui est presque plus grave. Le bouquin sortant en pleine période d'écolo-bashing, il est même un peu en-dessous de l'ambiance générale dans ses attaques. En revanche, le reste est assez juste. Notamment l'histoire d'une amitié qui se disloque à cause d'une espèce de course à la mauvaise foi des deux protagonistes. Ou le chapitre sur la difficulté de défendre un point de vue quand les arguments des autres personnes qui le soutiennent sont tous moisis (et qui est applicable aux écolos comme aux anti écolo). Restent enfin quelques petits bonheurs dans les notes de bas de page, utilisées à foison pour de nombreuses digressions et autres aphorismes. Comme celle-ci, "non dénuée de tendre mysoginie" : "Le mari est toujours fautif, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il est coupable au sens métaphysique, il porte sur ses épaules un péché originel. C'est aussi ce qui fait l'intérêt d'avoir un mari, ce pourquoi la femme le tolère, dans sa grande clairvoyance". Voilà, vivement le prochain.