Ronron

Inutile de préciser que le regard que je porte sur l’Égypte pharaonique n’est pas celui d’un spécialiste, plutôt celui d’un curieux : autant j’adorais l’Égypte quand j’étais môme, comme la plupart des enfants j’imagine, autant ça m’est passé, sans doute comme à tout le monde. (Pour ceux de ma génération, les dinosaures ont en général subi le même sort.) Cela dit, il reste çà et là dans le livre les traces de ce qu’on imagine l’enthousiasme enfantin de l’auteur. À la lecture, on devine ce dernier passionné par son sujet, et par le souci de faire partager cette passion.
Clair dans l’ensemble, le bouquin est constitué de cinq grandes rubriques (« À travers l’histoire », « Religion », « Le pays et ses habitants », « Les grandes figures de l’Égypte pharaonique » et « Arts et techniques »), chacune infirmant ou nuançant un certain nombre d’idées reçues sur le sujet. La démarche est donc un peu différente de ce que proposent des collections semblables comme « 128 » ou « Que sais-je ? ». Notons que si certaines de ces idées relèvent de la pure superstition (« Les momies ont des pouvoirs surnaturels »…), d’autres ne sont pas si reçues que ça, en tout cas pas aussi répandues (« L’expédition de Bonaparte est à l’origine de la redécouverte de l’Égypte antique »…). Cela ne rend pas pour autant le livre inintéressant, et l’honnête homme soucieux de se cultiver apprendra des choses.
Deux défauts cependant. D’une part, l’absence d’une véritable iconographie – un schéma du fameux buste de Néfertiti, une carte, et quelques exemples d’écriture hiéroglyphique, hiératique et démotique, c’est un peu juste –, ce qui est particulièrement regrettable pour les chapitres concernant les arts, et alors qu’il y avait tout de même de quoi faire. D’autre part, le tout est parfois redondant – d’un chapitre à l’autre, à l’intérieur d’un chapitre, ou même dans une phrase –, ce qui n’empêche certes pas l’immersion, mais finirait presque par rendre le sujet ennuyeux !